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Généralités

Historique de l’attelage

L’attelage existe depuis la domestication du cheval : le cheval est attelé avant d’être monté ! Dans l’Antiquité, des chars sont utilisés pour la chasse, les jeux et le combat. Au Moyen-Âge, l’invention de la ferrure et du collier d’épaule permet de fournir une puissance accrue de traction. C’est au XVe siècle qu’apparaissent, venant de Hongrie, les coches, chariots à quatre roues à avant-train tournant. Ces voitures rudimentaires sont progressivement perfectionnées en carrosses, puis berlines, coupés… Ainsi naît toute une panoplie de voitures adaptées aux besoins spécifiques : voitures de voyage, voitures d’apparat, voitures de sport, et voitures de transport de marchandises.

La mode de mener soi-même son attelage apparaît en Angleterre au début du XIXème siècle. En France, Napoléon III est un passionné de l’attelage et beaucoup de nobles suivent son exemple. Il est de bon ton de se montrer en public avec un bel  équipage, surtout au Bois de Boulogne et sur les Champs Elysées ! Le XXe siècle voit disparaître l’attelage utilitaire au profit de l’automobile.

Dans le même temps, c’est l’avènement de l’attelage sportif. Les compétitions sportives mettent en avant le dressage des chevaux et l’habileté du meneur, qui prennent le pas sur la beauté ou l’élégance de l’ensemble. Dans les années 1970 naît l’Association française d’attelage. Sous son impulsion, l’attelage devient un sport, un loisir, parfois une passion, pratiqué par des amateurs de plus en plus nombreux.

L’art du menage

L’art de mener du XIXe siècle, l’âge d’or du transport hippomobile, n’a de toute évidence rien à voir avec l’art de mener aux XXe et XXIe siècle. Hier, Max Pape, Edwin Howlett et Benno von Achenbach, dont les enseignements sont toujours suivis, ont posé les bases de la discipline ; aujourd’hui, Boyd Excell, Isjbrand Chardon et d’autres sont les garants de notre art, tout simplement parce que la finalité de l’utilisation du cheval n’est plus la même.

Le meneur doit être un homme de cheval, volontaire et qui, par ses connaissances approfondies, pourra éviter et/ou maîtriser d’éventuelles difficultés provenant de la circulation, de la jeunesse d’un cheval ou encore d’une casse d’équipement qu’il s’agisse de la voiture ou du harnachement.

Il doit être capable de préparer son attelage dans les conditions maximales de sécurité afin que chevaux et hommes soient en confiance. Il doit posséder cette qualité, rare de nos jours, la patience, être maître de soi, et avoir un sens profond de sa responsabilité, du « toucher » et être réactif.

Un meneur doit faire preuve de bon sens, savoir réfléchir et toujours anticiper ce qui peut arriver, car, en cas de danger, il lui faut rapidement reprendre le contrôle. Un bon meneur observe attentivement l’attitude du cheval et sait reconnaître ce qui l’inquiète. Il reste calme et n’oublie jamais que le cheval est craintif de nature et plus fort que lui en toute occasion.

Les techniques du meneur et l’abord du cheval sont très différents de ceux du cheval monté. Un cavalier peut d’ailleurs avoir des difficultés à corriger certains défauts, tels que celui d’intervenir sur les guides comme il le fait sur les rênes. Sur l’attelage, trois éléments relient le meneur à son cheval, à savoir la voix qui doit rester douce, la main en contact moelleux permanent et le fouet pour accentuer une action ou en rappel à l’ordre en cas de désobéissance ou de refus.

Le cheval d’attelage

En schématisant, on peut diviser l’attelage en trois grandes catégories : l’attelage de trait lourd, l’attelage léger et l’attelage de compétition. Le choix du cheval est fonction du type d’attelage que l’on souhaite pratiquer. On recherche toujours chez le cheval d’attelage certaines qualités physiques et mentales indispensables.

Un cheval d’attelage doit être fort, ce qui ne veut pas forcément dire lourd. On recherche plutôt une épaule longue et droite et les marques de puissance : poitrail ouvert, « éclaté », poitrine profonde, croupe généreuse et large, articulations solides.
La qualité des allures détermine pour beaucoup la beauté de l’attelage. Il convient d’être attentif à l’engagement du cheval, au rythme et à la régularité de ses gestes, à la rectitude des aplombs.

L’attelage, plus que toute autre discipline, exige une sélection rigoureuse du caractère des chevaux. Il faut prendre en considération les dispositions psychologiques du cheval.  Avant d’atteler un cheval, il faut s’assurer que son tempérament est adapté à cette discipline. Un bon cheval d’attelage est docile, franc, coopératif. Il peut avoir du sang, donc un influx nerveux relativement important, mais il ne faut pas confondre énergie et nervosité ! On préférera toujours un animal calme et, surtout, capable de conserver son sang-froid et de rester obéissant même dans les situations délicates.

L’équipement

1. Le harnachement

Le harnachement est composé de cinq éléments :

  • élément de soutien : la sellette,
  • élément de retenue : le reculement,
  • élément de traction : la bricole ou le collier,
  • élément de direction : la bride et les guides.

Le harnachement peut être en cuir, en synthétique, ou combiné cuir et synthétique. Il doit être en bon état, entretenu propre, adapté et ajusté au cheval.

Des harnais légers, solides par tous les temps et intempéries, existent dans différentes matières comme le cuir huilé, le nylon, le synthétique, voire même dans des matières combinées entre elle, cuir et synthétique par exemple. Ces harnais conviennent généralement pour le loisir et l’entraînement, et leur entretien, qui est l’une des garanties de leur solidité, est plus aisé. En outre, leur (relative) légèreté est un atout, car elle ménage les forces du cheval.

Les pièces les plus fragiles du harnais peuvent être renforcées, doublées par du nylon. C’est souvent le cas des traits, de la bricole, de l’avaloire, et des chaînettes. Certains harnais sont même spécialement conçus pour supporter les efforts du marathon, discipline très contraignante, tout en permettant un confort optimal pour le cheval. Il offre une très grande solidité face aux efforts de traction et une large surface portante, réduisant ainsi les risques de plaies de harnachement. Les harnais élaborés pour la présentation ne tolèreraient pas une utilisation intensive.

Les guides doivent être souples et solides. Elles sont toujours l’objet d’une attention particulière, car c’est le seul élément qui relie le meneur au cheval.

2. La voiture

Avec le développement de l’attelage sportif, les voitures ont évolué et présentent aujourd’hui des modifications techniques importantes afin de répondre aux exigences de la performance : freins à disques, timons, roues métalliques, blocage d’avant-train.

Il est important de comprendre que chaque voiture à son utilité, ses avantages et ses inconvénients. Le plus important est que la voiture soit adaptée à la taille et la morphologie du cheval. Une bonne voiture, tout comme une bonne selle, est la base du bien-être et de la sérénité du cheval et de son meneur. Cette voiture garantit la sécurité de l’équipage.

La voiture d’attelage la mieux adaptée est une voiture marathon à quatre roues plus confortable pour le cheval et le meneur. Lors de concours, la voiture doit être adaptée à l’épreuve (voiture de marathon pour l’épreuve du même nom ou voiture de présentation pour les épreuves de dressage et de maniabilité).

Points clefs de la sécurité

1. La fiabilité du matériel

Un cheval parfaitement mis, un meneur ayant reçu une solide formation, sont les conditions premières de la sécurité ; mais cette dernière passe aussi par une parfaite fiabilité du matériel.

En concours comme à la maison, c’est le meneur qui est responsable de l’ensemble de l’équipage : cheval, harnais, voiture. Il sait que des harnais mal rangés (laissés à terre) jamais lavés ni graissés, se déforment et se fragilisent, surtout s’ils ne servent pas régulièrement. Il n’est donc pas question de partir avec du matériel remis sommairement au point pour la circonstance. L’état général d’une voiture mal remisée se détériore, quand les brancards ne sont pas tout simplement déformés par un appui mal équilibré, et donc soumis à des forces altérant leur fiabilité.

Le meneur a également pour tâche de vérifier avant le départ un ensemble de détails essentiels qui éviteront, par exemple, de voir l’avant-train-avant coincé par les palonniers d’une paire alors qu’il attèle en simple, de constater que le frein ne fonctionne pas au moment de s’en servir, ou encore de s’apercevoir à la dernière minute qu’une couture du harnais aurait besoin d’une réparation.

2. Des règles élémentaires

La sécurité lors des sorties en attelage est avant tout affaire de prévention. Ainsi le meneur doit toujours être accompagné d’un ou plusieurs grooms pouvant rapidement descendre de voiture. Le port du casque et de gilets de protection pour tout l’équipage est fortement recommandé et obligatoire sur les épreuves de marathon.

En cas de problème, la voiture doit pouvoir être désolidarisée le plus rapidement possible du cheval. Le harnais doit être solide, solidement attaché à une voiture non moins solide. Mais il est essentiel en cas de danger de pouvoir instantanément séparer la voiture du harnais. Il existe des systèmes très efficaces : les porte-brancards de sécurité, les mousquetons de sécurité à l’attache des traits ou des chaînettes de timon…