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L’attelage de tradition

L’origine de l’Attelage de Tradition

En  Angleterre  après  1850  (début  de  l’utilisation  du  chemin  de  fer),  il  était  à  la  mode  de mener  soi-même  son  attelage.  Même  après  l’apparition  de  l’automobile,  on  continua d’atteler  en  Grande  Bretagne,  par  plaisir  et  tradition.  Le  «  ménage  »  à  l’anglaise  reste encore aujourd’hui le plus classique.

En  France,  la  grande  période  de  l’attelage  élégant  se  situe  entre  1850  et  1914.  Napoléon  III était un passionné de l’attelage et beaucoup d’aristocrates ont suivi son exemple. Il était de bon ton  de  se  montrer  en  public  avec  un  bel  équipage,  surtout  au  Bois  de  Boulogne  et  sur  les Champs-Élysées.

Après  la  1ère  guerre  mondiale,  les  Français,  moins  traditionalistes  que  les  Anglais,  oublièrent presque  complètement  la  traction  hippomobile.  Ils  laissèrent  ainsi  se  dégrader  des milliers  de voitures et brûlèrent souvent les harnais pour en récupérer les métaux…

A  la  fin  des  années  soixante,  le  Prince  Philip,  duc  d’Edimbourg,  Président  de  la  Fédération Equestre Internationale lance les concours sportifs d’attelage.

En  France,  l’Association  française  d’attelage  (AFA)  fondée  en  1973  par  monsieur  Drion, inspecteur  général  des  Haras, réintroduit  l’attelage,  crée  les  concours  complets  d’attelage,  les diplômes et organise la formation des juges et des moniteurs.

En  plein  succès,  l’AFA  remet  la  compétition  à  la  fédération  équestre  et  en  1993  élabore  le concept  des  concours  d’Attelage  de  Tradition  :  faire  revivre  les  équipages  qui  présentent,  en action, des voitures en état, d’origine ou restaurées.

Il  s’agit  de  maintenir  l’art  et  la  connaissance  de  l’attelage  classique  et  de  sauvegarder  notre patrimoine hippomobile qui fut le premier au monde aux XVIIIème et XIXème siècles.

L’attelage de tradition est ainsi devenu un sport, un loisir, voire même une passion, pratiqué par des amateurs de plus en plus nombreux.

Guy Charveriat en Arbalète

Guy Charvériat en Arbalète – Aix 2014

Qu’est-ce qu’un concours d’Attelage de Tradition ?

Un  Concours  d’Attelage  de  Tradition  (CAT)  est  une  « réunion  de  meneurs »  souhaitant  se mesurer sur les plans sportifs et esthétique. Cette réunion est réservée aux voitures hippomobiles anciennes. Les  occupants  des  voitures  (meneurs,  grooms,  passagers)  doivent  porter  une  tenue  de  notre temps, compatible avec la pratique de l’attelage (déguisement proscrit). Les chevaux doivent se présenter dans leur meilleur état physique, et doivent être adaptés au type de voiture attelée.

Les meneurs

Les meneurs sont, sinon des cavaliers, des sportifs (contrairement aux apparences, il est aussi difficile,  et  surtout  plus  dangereux  d’atteler  que  de  monter),  ils  sont  au  moins  «  hommes  de cheval ». Ils possèdent un goût très net pour l’effort physique et… le bricolage !

Ces harnais de présentation ou de travail, il faut les entretenir, les ajuster, les réparer. Quant aux voitures, pour la plupart « dénichées » dans une grange ou un pré, il est indispensable de les consolider, voire de les restaurer. Chacun s’improvise alors menuisier, peintre, tapissier…

A  tous  les  échelons,  brillants  concurrents  de  compétition  ou  simples  amateurs  du  dimanche, tous ces meneurs permettent à l’attelage de retrouver peu à peu sa vocation, pour peu qu’ils en respectent les règles, dont celles touchant la sécurité. D’abord une étroite complicité de l’homme et du cheval (la voix est, avec le fouet, le remplaçant des « jambes » du cavalier) mais aussi une image à la hauteur de celle du cheval, c’est à dire puissante, élégante et classique. Plaid sur les genoux, tête couverte et gants sont de rigueur !

Les épreuves : au nombre de 3 :

  • La  présentation  :  Un  jury,  composé  de  3  juges,  apprécie,  à  l’arrêt,  le  cheval,  la  voiture,  le harnais  (équipement  du  cheval),  les  passagers  et  la  cohérence  de  l’ensemble.  Sont  jugés l’élégance et l’harmonie de l’ensemble, l’authenticité et la sécurité.
  • Le routier : épreuve de régularité, elle se déroule sur un parcours en terrain varié, routes et chemins,  d’environ  15  km.  Elle  comporte  quelques  difficultés,  telles  que :  remisé (action  qui consiste à garer l’attelage), arrêt en côte, reculer, volte, etc. que peut rencontrer un attelage en déplacement.
  • La  maniabilité  :  c’est  un  parcours  d’adresse  dans  lequel  l’attelage  passe  entre  des  portes (cônes surmontés de balles). Sont jugés, l’adresse, l’audace du meneur ainsi que la soumission des chevaux. Des pénalités sont données lors de dépassement du temps accordé et pour chaque balle tombée.

L’Attelage de Tradition pour tous les meneurs

L’attelage de tradition est ouvert à tous les meneurs, à tous les chevaux, attelés à toutes les voitures anciennes sous condition d’une cohérence voiture/ cheval/ meneur et coéquipiers. De nombreux meneurs sont passés par la case « attelage sportif » et les deux activités sont tout à fait complémentaires.

Sport et Tradition 2 activités sportives complémentaires

Passer de l’attelage sportif à la Tradition, c’est quitter l’adrénaline des passages d’obstacles pour aller vers un monde plus cool ou la priorité devient l’esthétique, la sécurité et la convivialité.

Bien sûr il n’y a plus d’épreuve de dressage mais le routier long de 13/14 km vous obligera à gérer votre vitesse en tenant compte des passages obligés dont certains tel le remisé ne sont pas simples du tout. Le jugement de présentation sera lui d’abord axé sur la sécurité, le réglage des harnais et l’effort fait pour présenter  un  attelage  cohérent  et  agréable  à  l’œil  que  soit  le  cheval  et  la  voiture,  ce  qui  ne  suppose surtout pas de sortir du grenier la queue de pie de votre grand père mais d’être simplement dans une
tenue adaptée au type de voiture choisie. La mania reste commune aux 2 épreuves.

Tout  ce  qui  n’est  pas  précisé  dans  le  règlement  des  attelages  de  tradition  (AFA) est  à  prendre  dans le règlement des concours sportifs.